Welt in Schieflage / Le monde en déséquilibre

Welt in Schieflage / Le monde en déséquilibre
Nyons (2015)

Der Fotokünstler Joseph Höllstein ist auf dem Sprung zur ganz großen Karriere. Die Fachwelt lobt seine Sicht der Dinge als revolutionär, zeige sie doch, wie es kürzlich der Foto-Papst Henri Cartier-Bressot formulierte, die Welt ungeschönt in ihrem gegenwärtigen Zustand, nämlich in Schieflage. Dabei sah es lange nicht so aus, als ob Höllstein jemals wieder auf die Beine kommen würde. In seinem früheren Leben konstruierte der Hochbauingenieur Wolkenkratzer, bis ihn ein Kinobesuch zum Verhängnis wurde: Der Film „2012“ von Roland Emmerich warf Höllstein komplett aus der Bahn. In „2012“ werden unter anderem Dutzende von Wolkenkratzern zum Einsturz gebracht, auch solche, die Höllstein glaubte wiederzuerkennen, da er an ihrem Bau mitgewirkt hatte. Das traumatische Kinoerlebnis beförderte ihn direkt in die geschlossene Psychiatrie. Nach zwei Jahren intensiver Therapie entdeckte er die Fotografie für sich, verzweifelte jedoch zunächst daran, dass es ihm schier nicht gelingen wollte, die Welt senkrecht abzulichten, wie es sich gehört. Alle seine Bilder waren von einer Schieflage gekennzeichnet, als würden Gebäude, Menschen und Autos in Kürze in den Abgrund stürzen. Doch sein Therapeut richtete ihn mit den Worten auf: „Das ist eben Ihre spezielle Sicht auf die Welt. Sie verfügen über eine besondere Fähigkeit. Machen Sie sie fruchtbar!“ Und so ging Joseph Höllstein hin und tat, wie ihm geheißen war. Selten hat Kunst als Therapieform so viel bewirkt wie in seinem Fall.

Übersetzung ins Französische siehe unten.

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L’artiste photographe Joseph Höllstein est sur le point d’entamer une très grande carrière. La profession ne tarit pas d’éloges sur sa vision révolutionnaire des choses présentant le monde sans fioritures dans son état actuel à savoir en déséquilibre comme l’a récemment formulé le pape de la photo Henri Cartier Bressot. Pourtant pendant longtemps il fallait craindre que Höllstein ne retombe plus jamais sur ses pieds. Dans sa vie antérieure cet ingénieur en génie civil a construit des gratte-ciel jusqu’à ce qu’une visite au cinéma lui ait été fatale : le film « 2012 » de Roland Emmerich a dérouté complètement Höllstein. Dans « 2012 » des dizaines de gratte-ciel s’écroulent dont aussi certains que Höllstein a cru reconnaître pour avoir participé à leur construction. L’expérience cinématographique traumatisante l’a conduit directement à l’hôpital psychiatrique fermé. Après deux ans de thérapie intensive, il découvre la photographie, mais désespère tout d’abord parce qu’apparemment il ne réussit pas à photographier le monde à la verticale comme il se le doit. Tous ses clichés sont marqués par un déséquilibre, comme si les bâtiments, les gens et les voitures étaient sur le point de tomber dans un abîme. Mais son thérapeute l’a rassuré par ces mots : « C’est juste votre regard particulier sur le monde. Vous êtes doué d’une capacité spéciale. Exploitez-la !  Et  Joseph Höllstein s’en alla et fit ce qu’on lui avait dit de faire. Rarement, l’art comme forme de thérapie a eu autant de répercussions que dans son cas.

(Nyons, Département Drôme, Sommer / été 2015. Digitalfoto / photo numerique.)

Nyons 001Nr. 36 / No. 36 der Fotoserie / de la série de photos

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